NOS INTENTIONS
En partant de la scénographie comme un outil de substitution des réalités, la narration de contenu sensible est faite à partir de méthodologies suggestive et ne force pas le témoignage, elle ouvre une porte à la libre expression, en préservant toujours l’anonymat. Une fiction sans limites qui découle d’une réalité originale.
Par- là, notre intention est d’ouvrir un dialogue entre les enfants déplacés et la société. Un discours qui se pose sur une perspective suggérée d’une réalité politique et qui montre au récepteur une objectivité à un niveau sensible. Nous nous éloignons de l’explicite et nous abordons des stratégies qui veulent dire des choses sans les prononcer complètement que Nestor García Canclini l’appelle «cette imminence d’une révélation»1.
Nous sommes situés en dehors de la ligne du spectaculaire où la protection de l’identité n’a plus de place. La société actuelle, définie comme la société de la transparence (2) va unie à l’action d’exposer, une société exposée. «Le monde d’aujourd’hui n’est pas un théâtre dans lequel les actions et les sentiments sont représentés et lus, mais un marché dans lequel les intimités sont exposées, vendues et consommées. Le théâtre est un lieu de représentation, alors que le marché est un lieu d’explosion» 3. Han expose clairement une cartographie des réal- ités de la société actuelle qui dépasse l’idée de la société du spectacle connue sous le nom de mercantilisme du capitalisme. Face à cet horizon, l’idée de sauvegarder les identités, de respecter l’anonymat des collectivités qui coexistent avec des réalités sensibles, nous semble encore plus importante.
En tant que producteurs et sujets sensibles, nous pouvons apporter une série de stratégies et d’outils à ces discours. Nous avons l’intention d’ouvrir un dialogue ouvert vers différentes perspectives sur la vision actuelle du conflit migratoire. Nous avons l’intention d’approximer une vision positive du sujet déplacé, souvent associée à des adjectifs disqualifiant.
Notre intention est de le réaliser en utilisant diverses stratégies visuelles et narratives. À travers la stratégie de la fiction, basé sur sa nature imaginative et documentaire en même temps, la réalité subjective de chacun de nos protagonistes est représentée par leur propre réalité traversée par le filtre de la fiction.
En même temps, nous proposons de développer la métaphore comme utile pour la transmission et la visualisation d’une réalité sensible cachée à travers la suggestion que nous donne la métaphore visuelle. Une façon de montrer d’autres connexions avec des conflits similaires dans des contextes totalement différents.Nous comprenons que le conflit des personnes déplacées n’est pas un problème local, mais qu’il est traduit dans un contexte global, mais notre intention est de se concentrer sur une lecture locale pour démontrer ces autres connexions. Concluant dans un discours sans barrières, libre de traverser d’autres territoires.
Notes:
1 Canclini, N. (2010). ¿De qué hablamos cuando hablamos de resistencia? Estudios Visuales no7, pp-16-37.
2 Byung-Chul, H. (2014). En el enjambre. Barcelona, España: Ed. Herber
3 Byung-Chul, H. (2013).La sociedad de la transparencia. Barce- lona, España: Ed. Herber

Le rôle de l’exposition
Nous devons clarifier que ce n’est pas le but principal de ce projet, mais que c’est aussi une part importante pour aboutir cette transformation de l’imaginaire collectif suggéré par les représentations visuelles de l’image des enfants déplacés.
L’exposition a pour but de traduire les processus et les expériences des ateliers au travers d’un moyen artistique. La diffusion rends compte d’une vision globale et unifié de notre intention.
Les expositions proposées et en cours de discutions, sont conçus dans le respect de notre méthodologies globale, c’est à dire dans un cadre adapté à la thématique et en respectant l’identité des enfants.
Nous proposons deux expositions : la première dans les locaux de l’EHESS (école des hautes études en sciences sociales) à Paris le 28 de mai 2018 et dans le cadre de l’exposition collective Photographier l’exil. Conjonction de plusieurs projets multidisciplinaires cette exposition collective à pour objectif de ques- tionner la façon de traiter de l’exil en image et d’y apposer une vision scienti que et sociale au travers d’échanges. Cette exposition itinérante grandi d’un nouveau projet à chaque évènement et c’est le cas de Nos supers héros.
Une deuxième exposition a été évalué, toujours dans le cadre de photographier l’exil, mais au sein du Festival des Fictions Documentaires à Carcassonne.
Organisé au mois de Juin par le Graf de Carcassonne ce festival de photographie sociale «s’attache à poser les questions d’identité individuelle et d’identité collective, de majorité et de marge, de la réalité psychologique face au fait de société».
Ces deux contextes sont appropriés à notre éthique et nous pensons qu’ils vont participer à ouvrir une véritable ré exion sur les travaux des enfants et que ces expositions seront donc un véritable apport à no- tre projet.
Dans le même cadre, nous chercherons actuellement un lieu pour exposer ce travail à Perpignan.
